.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Fombrauge

Catégorie de l'appellation
Classement Grand cru Classé de Saint-Emilion
Date du classement 29/10/2012 Grand cru Classé
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Saint-Emilion
Commune(s)
  • Saint-Christophe-des-Bardes.

Sol Argile, calcaire
Superficie (ha) 75
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Merlot, Cabernet franc, Cabernet-sauvignon
Production (hl)
Dégustation
Type de vin Vin à la robe pourpre aux arômes de fruits noirs et rouges (cassis, cerise, mûre, myrtille) avec des notes d'épices et de sous-bois marqué par des tannins solides et fondus.
Température de service 16 °C à 18 °C
Garde potentielle 15 à 30 ans
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Saint-Emilion
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques géographiques
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Présentation :
Domaine de 75 hectares situé à l'est de la commune de Saint-Christophe des Bardes au nord du château Laroque.
Le vignoble de 58 hectares (77 % Merlot, 14 % Cabernet franc, 9 % Cabernet-sauvignon) dont 2 hectares réservés à la production d'un vin blanc en appellation Bordeaux (40 % Sauvignon, 40 % Sémillon, 20 % Sauvignon gris) se réparti en deux îlots. Le premier se situe autour de la chartreuse du 17ème siècle sur la commune de Saint-Christophe des Bardes disposé sur un sol argilo-calcaire sur socle calcaire. Le second îlot se trouve à cheval sur les communes de Saint-Étienne de Lisse et de Saint-Hippolyte sur la ligne de coteaux dominant la vallée de la Dordogne avec un vignoble installé sur un sol calcaire vers Saint-Etienne de Lisse et argilo-sableux sur socle calcaire vers Saint-Hippolyte. L'orientation globale des vignobles étant le sud.
Le nom du domaine vient des mots : fons et brogiera, signifiant source entourée de bruyères et de buissons (les sources existent toujours et un lavoir classé aux monuments historiques au lieu-dit Fombrauge-Jaumat).

Histoire :
La présence de l'homme dans ce secteur de Saint-Émilion est très ancienne puisque l'on y a retrouvé en 1956 à Saint-Étienne de Lisse sur le plateau de Niord un habitat fortifié datant de la protohistoire et plus précisément du premier âge de fer (vers 700 à 600 av. J.-C).
Fombrauge était une seigneurie au moins dès le 15ème siècle.
Jacques de Canolle, écuyer, sire de Lescours, petit-fils de Robert Knowles (1317-1407), grand sénéchal et gouverneur de Guyenne qui servit durant soixante ans les rois Édouard lll, Richard Il et Henry IV d'Angleterre, épouse à Sarlat-la-Canéda le 8 janvier 1466 Antonie de Brugelle. La même année, il se serait porté acquéreur de la seigneurie de Fombrauge qui possède déjà une construction fortifiée.
La seigneurie passe ensuite à Ambroise de Canolle, écuyer, seigneur du Mas-Cavalier et notaire qui épouse le 20 novembre 1498 Jeanne Joly de La Pommarède.
Son fils, Pierre de Canolle, seigneur d'Andron, conseiller du roi, trésorier de France et receveur général des finances en Guyenne épouse le 17 août 1572 Jeanne Isabeau de Calvimont et hérite vers 1575 de la seigneurie d'Andron et de Fombrauge. C’est sous sa possession que l'on trouve trace d'un vignoble (1613).
L'héritier de Pierre de Canolle est Ogier de Canolle, abbé qui devient seigneur d'Andron. Son frère Jacques de Canolle (?-1629) hérite de la seigneurie de Fombrauge et épouse Catherine de Lavau.
Après le décès de Jacques de Canolle, c'est son frère Jean de Canolle (?-1646), seigneur d'Andron, qui reçoit la seigneurie de Fombrauge.
Ogier-Alexandre de Canolle (?-1666), seigneur de Lescours et sénéchal de Libourne qui épouse à Bordeaux le 16 novembre 1654 Marguerite de Monneins (?-1726) hérite ensuite de la seigneurie de Fombrauge.
En 1679, la chartreuse que l'on connaît est construite avec son parc à la française.
La seigneurie passe ensuite à Sarran de Canolle (1657-1713), chevalier et seigneur d'Andron, de Fombraude, de Lalande et de Lescours, qui la transmettra ensuite à sa fille, Jeanne de Canolle (?-1692) mariée en 1691 avec Jacques Dumas (?-1736) à qui elle apporte la seigneurie de Fombrauge en dot.
Le domaine passe ensuite à Jacques François (ou Ferdinand Jacques Joseph) Dumas de Fombrauge (1734-1794), conseiller lai au Parlement de Guyenne à compter du 27 avril 1765. Celui-ci est un adepte de la physiocratie, école de pensée économique et politique plutôt libérale où l'État doit être gouverné par des propriétaires fonciers et où la seule activité réellement productive est l'agriculture, l'industrie et le commerce se contenant de transformer les matières premières produites par l'agriculture. Les vins du domaine sont dès cette époque exportés vers l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Jacques Dumas de Fombrauge va appliquer ses idées à son domaine. Le vignoble de Fombrauge va alors connaître un développement technique important avec un travail sur l'encépagement, sur la sélection des sols, sur les méthodes de vinification...
Le 11 juin 1794, Jacques François Dumas de Fombrauge est guillotiné à Bordeaux et le domaine de Fombrauge est saisi comme Bien national.
Le domaine restera saisi jusqu'en 1808, année de sa restitution aux quatre enfants de Jacques François Dumas de Fombrauge : Marie-Anne Rose (1779-1848), François Antoine Joseph (1781-1808), Jean Félix ( ?-1808) et Marie Joséphine Félicienne ( ?-1841)+.
Le domaine sans doute géré en indivision pendant quelques temps est ensuite cédé à un membre de la famille de Taffard de Saint-Germain.
Contrairement à ce qui est affirmé dans certains Bordeaux et ses vins ou sur le site du domaine, le domaine ne fait pas parti des 34 exposants ayant reçu une médaille d'or à l'Exposition Universelle de 1867.
En 1868, on retrouve Ferdinand de Taffard de Saint-Germain à la tête du château Fombrauge selon Bordeaux et ses vins de Féret, qu'il conserve au moins jusqu'en 1874. Dans le même temps, il est également propriétaire du cru de Rol, le futur château Rol-Valentin et une madame de fombrauge est propriétaire d'un vignoble à Arveyres.
En 1881, le propriétaire du château Fombrauge est un descendant de la famille de Canolle issu d'une autre branche, Robert Henry Joseph Saint Fort (1820-?) marquis de Canolle, également propriétaire du cru de Rol.
A la fin du 19ème siècle, au plus tard en 1898, le domaine devient la propriété de Marie Amélie Eugénie Azevedo (1849-1933), fille d' Aaron "Charles" Azevedo (1824-1886), banquier, qui était déjà propriétaire à Montagne du château des Tours. Elle épouse Maurice de Romeuf (1838-1912), baron, auditeur au conseil d'état et conseiller général de la Haute-Loire, le 15 juillet 1868 et confie à son fils, Guy de Romeuf (1869-1919) avant 1906 le château de Fombrauge et le château des Tours.
Le baron de Romeuf va confier, de 1908 à 1911, ses domaines en fermage à Albert Macquin (1852 -1911), créateur du château Pavie-Macquin, qui va replanter la totalité du vignoble et porter la superficie du vignoble du château Fombrauge à 18 hectares.
Peut-être suite au décès du baron de Romeuf en 1919, le domaine devient la propriété du lieutenant-colonel d'artillerie Paul Galy-Aché avant 1922 qui le conservera jusqu'en 1936.
En 1936, Alain Bygodt (?-1977) rachète le château Fombrauge. Celui-ci va notamment rénover les chais du domaine et effectuer un travail de sélection parcellaire du vignoble avec une limitation des rendements.
En 1943, le château Fombrauge est la propriété de la société de Fombrauge.
En 1977, Charles Bygodt succède à son père.
En avril 1987, Charles Bygodt vend le château Fombrauge à la maison de négoce danoise Hans Just et 1300 actionnaires particuliers danois pour la somme de 50 millions de francs. La superficie du vignoble est alors de 50 hectares avec un encépagement de 60 % Merlot, 30 % Cabernet franc et 10 % Cabernet-sauvignon et la direction est confiée à Steen Madsen.
De 1987 à 1999, les vins du château Fombrauge seront commercialisés exclusivement sur les marchés scandinaves.
En mars 1999, Bernard Magrez, propriétaire du château Pape Clément et du château La Tour Carnet, achète le domaine.
Rapidement d'importants travaux de rénovation sont lancés : restructuration du vignoble, rénovation des chais avec la mise en place d'une vinification parcellaire, restauration de la chartreuse et de son parc. Michel Roland est recruté comme œnologue conseil.
Un nouveau vin est créé à partir d'une parcelle de 2,4 hectares située sur le site archéologique de Niord à Saint-Etienne de Lisse : Magrez Fombrauge. Premier millésime en 2002. Production de 4000 à 4500 bouteilles par an. Cette parcelle n'a pas été présentée au classement de 2012.
Dans le même temps, une parcelle de 2 hectares est sélectionnée par Michel Rolland et plantée en cépages Sauvignon, Sauvignon gris et Sémillon.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le sixième classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En 2012, cinq étuis à violons du 18ème siècle rehaussés de velours et d'or 23 carats accompagné chacun d'un magnum de château Fombrauge 2008 sont proposés à la vente 9900 euros pièce.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Le second vin du domaine porte le nom de : Le Cadran de Fombrauge.
Existe depuis le millésime 2002. Auparavant il s'appelait le Château Maurens (devenu le troisième vin du domaine).
Densité moyenne de plantation : 6600 pieds à l'hectare. (6 500 pieds par hectare pour le vin blanc).
Élevage en fût de chêne de 14 à 18 mois (50 % neuf) pour le grand vin.
Rendement moyen : 35 hl/ha.
Magrez-Fombrauge (80% Merlot, 20% Cabernet franc) : Élevage de 18 à 20 mois en fût de chêne (100 % neuf). Rendement moyen : 15 à 20 hl par hectare.
Production totale moyenne : 2250 hl/an.
Dernière modification: 14 Septembre 2022
Éditeurs: Sylvain Torchet
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