.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Ducru-Beaucaillou

Catégorie de l'appellation
Classement Cru Classé du Médoc
Date du classement 18/04/1855 2ème Grand cru Classé du Médoc
Carte Saint-Julien
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Saint-Julien.

Sol Graves
Superficie (ha) 50
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Cabernet-sauvignon, Merlot, Cabernet franc, Petit verdot
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Saint-Julien
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques
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Présentation :
Le domaine de 245 hectares (105 hectares de vignes, 5 hectares de parc, 135 hectares de forêts, marais et pâturages) est situé à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Bordeaux, à proximité de Château Branaire-Ducru dans le quartier de Beychevelle dans la partie sud de la commune, sur le côté droit de la D2.
Le vignoble de 75 hectares (70 % Cabernet-sauvignon, 30 % Merlot) domine l'estuaire de la Gironde. Il est installé sur un sol de graves garonnaises avec une forte présence argileuse.
Une parcelle d'une trentaine d'hectares entoure le château, une autre d'une vingtaine d'hectares est située entre les vignobles de château Gruaud-Larose et château Talbot.

Histoire :
Jusqu'au 17ème siècle le site de la propriété portait le nom de Maucaillou (mauvais caillou) et faisait partie de la baronnie de Beychevelle.
Après la mort de Jean Louis Nogaret de La Valette, duc d'Épernon et de La Valette en 1642, son fils Bernard de Nogaret de La Valette d'Épernon (1592-1661) lui succède et à son décès, le domaine de Beychevelle est démembré pour permettre le paiement des dettes considérables de celui-ci.
Vers 1720, Jacques de Bergeron, écuyer, seigneur de Cercins, Mauvesin, Lamothe-Cussac, Donissan, Vauve, Lamothe et Dubarry devient propriétaire du domaine de Beaucaillou et signe ses vins de son propre nom (Lamothe-Bergeron à Cussac-Fort-Médoc, c'est sa famille).
Vers 1730, il fait construire le chai qui existe toujours.
Le domaine est ensuite la propriété de François Jacques Marie de Bergeron, conseiller au Parlement de Bordeaux, celui-ci va développer les ventes du domaine vers les pays scandinaves notamment.
En 1776, le vin de la propriété est classé par Labadie (500 livres par tonneau) à la moitié de la valeur du vin de Léoville et au même niveau que celui de Château Beychevelle.
Le 7 octobre 1797, Bertrand Ducru (1770-1829), négociant et gendre de Monsieur Dulasson, président de la chambre de commerce de Bordeaux à l'époque, rachète le domaine et décide que désormais la propriété portera le nom de Ducru-Beaucaillou (sans la mention château).
Celui-ci va développer le vignoble et faire transformer l'ancien château en chartreuse par l’architecte Paul Abadie vers 1820.
Après son décès en 1829, la propriété est dirigée par ses deux enfants : Jean-Baptiste Gustave (?-1879), neveu de Louis Duluc et époux de la veuve de Jean-Baptiste du Luc et Marie-Louise (Zélie), épouse d'Antoine Ravez (1797-?), premier avocat général à la cour royale de Bordeaux, fils d'Auguste (1770-1849) député de Gironde de 1816 à 1827 et président de l'assemblée nationale de 1818 à 1823 et de 1824 à 1827). Durant une trentaine d'années, ils vont gérer et développer la propriété, rénover le vignoble et construire une grande partie du château (les deux ailes et les deux tours ont été ajoutée plus tard par Nathaniel Johnston). Le château a pour particularité de posséder ses chais dans ses sous-sols.
En 1855, le domaine obtient le rang de second cru dans le classement des crus du Médoc.
En 1857, Jean-Baptiste Gustave Ducru (?-1879), décide de reprendre à ses cousins le château Branaire situé à proximité.
Le 15 mai 1860, le domaine de Beaucaillou et le domaine de Becamil à Cussac sont mis en vente aux enchères pour une mise à prix de 500000 francs. La superficie des deux domaines est alors de 86,6988 hectares. Marie-Louise Ravez rachète les parts de son frère et devient seule propriétaire.
Le 3 mars 1866, elle vend le domaine de 82 hectares, avec un vignoble de 48 hectares, à Lucie-Caroline Dassier (1841-1876), épouse de Nathaniel Johnston (IV) (1836-1914), propriétaire du château Dauzac, pour la somme de 1000000 F.
Nathaniel Johnston va se passionner pour cette propriété, il va réorganiser le vignoble et les chais.
En 1878, deux ans après la mort de sa première femme, Nathaniel Johnston se remarie avec la Princesse Marie Caradja de Constantinople (1854-1910), fille du prince Constantin de Turquie. Il fait réaménager le château par l’architecte Michel-Louis Garros (1833-1911) en ajoutant les deux tours de style victorien et deux ailes supplémentaires formant un U. Il fait créer un parc avec trois niveaux de terrasses face au château et à la Gironde.
Nathaniel Johnston a également tenté de modifier le nom du domaine en Beaucaillou, mais cela lui a été refusé.
En 1878, le mildiou envahi le vignoble et en 1881, la totalité du bordelais est concerné.
En 1884, Alexis Millardet (1838-1902) « découvrira » avec l'aide d'Ernest David, régisseur de la propriété, la bouillie bordelaise (mélange de sulfate de cuivre et de lait de chaux) en pratiquant des essais sur le vignoble de Ducru-Beaucaillou et de Château Dauzac.
En 1885, ce traitement sera reconnu comme le plus efficace pour lutter contre le mildiou par le ministère de l'agriculture et en 1886, son application sera généralisée à l'ensemble du vignoble bordelais.
En 1893, Nathaniel Johnson se lancera avec succès dans la champagnisation des vins du Médoc en créant avec son fils Raoul (1870-1915) une entreprise à Bourg sur Gironde : Raoul Johnston & Cie qui utilisera les raisins des vignobles de château Dauzac, du cru la Maqueline (un vignoble de palus situé à proximité de château Dauzac) et du château Ducru-Beaucaillou. Il existera même plus tard une étiquette Sparkling Ducru et cette entreprise deviendra Les grands vins mousseux de Bordeaux.
Entre 1904 et 1907, Nathaniel Johnston sera le premier président du Syndicat des grands crus classés du Médoc. Ce syndicat avait pour but la défense les intérêts des propriétaires des domaines du classement de 1855 et la promotion des étampes des grands crus, en poursuivant en justice les fraudeurs et en promouvant la mise en bouteille au domaine (source de conflit avec le négoce de l'époque).
Après son décès en 1914, la famille Johnston s'est divisée en deux : la maison Nathaniel Johnston & Fils et la maison Raoul Johnston & Cie installée à Bourg sur Gironde en 1919 (elle deviendra plus tard Les grands vins mousseux de Bordeaux).
En 1929, les héritiers incapables de faire face aux difficultés économiques de l’après-guerre et à la chute brutale des exportations (prohibition aux États-Unis notamment) décident de vendre à un négociant en vin bordelais : Fernand Odon Desbarrats de Burke (grand-père d'Alain Miailhe), négociant en vin de la société Gernon Desbarats & Cie.
Celui-ci ne restera propriétaire qu'une douzaine d'années. Après de mauvaises récoltes et suite à un désaccord avec son gendre Édouard Miailhe (1898-1959), il revendra la propriété en 1941 à la société Borie frères de Francis et Marcel Borie, négociants en vin corrézien, propriétaires de château Batailley notamment. La propriété possède alors une superficie de 215 hectares pour un vignoble de 50 hectares.
En 1942, Françis et Marcel Borie, alors maire de Pauillac, vont diviser leurs propriétés en deux, ce qui aboutira à la création du château Haut-Batailley.
La raison de ce partage, pour une fois, n'était pas une querelle, mais l'achat de château Ducru-Beaucaillou. La séparation du domaine se faisant pour éviter les problèmes ultérieurs de partage. Le château Batailley, ses chais, ses dépendances et une grande partie du vignoble pour Marcel Borie, les crus de château Tour l'Aspic, château La Couronne et le reste du vignoble (sous le nom de Haut-Batailley) pour Francis.
Entre 1942 et 1958, le vignoble sera complètement replanté, les chais et le cuvier rénovés.
En 1952, Émile Peynaud devient l’œnologue conseil du domaine.
En 1960, la thermo-vinification est utilisée et l'embouteillage au domaine devient systématique.
En 1965, Jean-Eugène Borie (?-1998) prend la direction du domaine. Le domaine s'étend alors sur environ 215 hectares.
En 1970, Jean-Eugène Borie rachète aux propriétaires de château Lagrange 32 hectares de terrains non cultivés portant le nom de Lalande. Ce terrain pourrait être incorporer dans le vignoble de Chateau Ducru-Beaucaillou mais il décide de créer un domaine qui prend le nom de Château Lalande-Borie. Celui-ci fut classé cru bourgeois en 2003.
En 1978, Jean-Eugène Borie achète le château Grand-Puy Lacoste et en confie la direction à François-Xavier Borie.
En 1982, profitant du rachat par Henri Martin de château Saint-Pierre, 5 hectares de vignes seront rachetées et additionnées au domaine. Le château de château Saint-Pierre-Sevaistre † et ses chais sont repris et deviennent ceux de château Lalande-Borie.
En 1984, Virginie Salette devient la responsable qualité du domaine.
En 1986, la superficie du vignoble est de 50 hectares.
Après la mort de Jean-Eugène Borie en 1998, c'est son fils François-Xavier qui prend sa succession et gère pendant cinq ans Ducru-Beaucaillou, Château Grand-Puy Lacoste et château Haut-Batailley.
En 1999, de nouveaux chais sont construits par le cabinet d'architecte Triaud/Arsène-Henry sur une superficie de 2100 m².
En 2003, François-Xavier Borie devient l'unique propriétaire de château Grand-Puy Lacoste et prend en fermage le château Haut-Batailley. Son frère Bruno-Eugène prend la direction de château Ducru-Beaucaillou, de château Lalande-Borie et du château Ducluzeau. La même année, la durée délevage du grand vin est portée à 18 mois (contre 12 mois auparavant).
En 2005, le château Terrey Gros Caillou est racheté à Annie Fort et Henri Pradère. 7 hectares du vignoble sont rattachés au vignoble du château Ducru-Beaucaillou et sont destinés à la production du second vin du domaine : La Croix de Beaucaillou.
En mai 2016, Emmanuel Bonneau, auparavant directeur technique du château Rollan de By, devient le directeur technique du domaine.
En janvier 2017, Rémi Laforgue devient directeur qualité du domaine à la place de Virginie Sallette et Benoit Loiseau maître de chai à la place de René Lusseau.

Avec le millésime 2018, le Petit caillou et le domaine Lalande-Borie disparaîssent et Lalande-Borie est intégré au château Ducru-Beaucaillou pour produire Le Petit Ducru.

Les vins :
.: ABC du Vin :.Rouge :
Densité moyenne de plantation : 10000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 49 hl/ha.
Élevage de 18 mois en fût de chêne (neuf, jusqu'à 100 % selon les millésimes).
Le second vin porte le nom de : Petit caillou. Création avec le millésime 2007.
A compter du millésime 2009, l'étiquette du second vin est redessinée par Jade Jagger. Élevage de 12 mois en fût de chêne (66 % neuf).
Dernier millésime : 2017.
.: ABC du Vin :.
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Du millésime 2005 au millésime 2018, Croix de Beaucaillou n’est plus le second vin, il est issu d'une sélection de terroirs (55 % Merlot, 40 % Cabernet-sauvignon, 5 % Petit verdot) et non un assemblage des vins non retenus pour le grand vin.
Le troisième vin porte le nom de Petit Ducru depuis le millésime 2018.
Dernière modification: 4 Mars 2023
Éditeurs: Sylvain Torchet
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