.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château d´Issan

Catégorie de l'appellation
Classement Cru Classé du Médoc
Date du classement 18/04/1855 3ème Grand cru Classé du Médoc
Carte Margaux
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Cantenac.

Sol Graves
Superficie (ha) 30
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Cabernet-sauvignon, Merlot
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Margaux
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques
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Présentation :
La propriété de 120 hectares est située sur la commune de Cantenac au sud de Margaux à proximité de château Pontac-Lynch, à l'est de la D2.
Le vignoble d'une superficie de 30 hectares (65 % Cabernet-sauvignon, 35 % Merlot) pour le grand vin en appellation Margaux (entre le château et la D2 essentiellement) et d'une vingtaine d'hectares en appellations Haut-Médoc (3 hectares) et Bordeaux, est installé sur un sol de graves avec des poches argileuses.
En 2007, la nouvelle délimitation de l'appellation Margaux a permis de classer 10 hectares supplémentaires dans l'appellation.
Le domaine possède une devise : Regium mensis aris que deorum (Pour la table des rois et l’autel des Dieux) attribuée par l’archiduc François-Joseph 1er d'Autriche (1830-1916).
Il tire son nom d'un de ses anciens propriétaires, le baron d'Issan.

Histoire :
La propriété est située dans la zone d'influence d'une ancienne seigneurie qui portait le nom de La Mothe Cantenac au 12ème siècle et qui était rattachée à la seigneurie de Blanquefort.
Au 13ème siècle, un château fortifié est édifié.
Au 14ème siècle, la seigneurie appartenait à la famille de Noailhan avant de passer à Thomas de Meyrac, seigneur de Théobon, par mariage avec une des filles de Bertrand de Noailhan. C'est à cette époque que la Mothe de Cantenac prit le nom de Théobon.
Après son décès, Jean de Meyrac hérite de la seigneurie de Théobon et sa fille, Isabeau de Meyrac, dame de Théobon et de Cantenac, épousera Giron de Ségur de Puchagut-Pressac le 22 octobre 1475. Ainsi la seigneurie entre dans la famille de Ségur, déjà propriétaire entre autre de Lafite et de Latour. Déjà à l'époque, la principale culture de la seigneurie est celle de la vigne et la propriété de Théobon englobe la quasi-totalité de la commune de Cantenac.
Le 24 juin 1510 au château de Théobon, Hélie de Salignac de la Mothe Fénelon épouse Catherine de Ségur de Puchagut-Pressac, arrière petite fille de Giron de Ségur qui apporte en dot, le château de Théobon et ses terres.
Par le jeu des successions et des héritages, la seigneurie de Théobon va changer souvent de titulaire.
En 1561, Augier Hunault de Lanta, abbé de Sainte-Croix à bordeaux, se retrouve propriétaire du titre de Seigneur de Théobon par sa fille Aymée qui a épousée en 1547 Armand de Salignac de la Mothe Fénelon.
En 1572, Dame Charlotte de la Vergne, veuve de messire de la Ferrière est désignée Dame du fief noble de la Bastide et du château de Théobon en Cantenac.
En 1609, Pierre d’Escodeca de Boisse, seigneur de Pardaillan, est titulaire du titre, par son mariage avec Marie de Ségur, fille de Magdeleine de la Vergne et de Jean de Ségur et nièce de Charlotte de la Vergne.
Le 30 octobre 1616, la fille de Pierre d’Escodeca de Boisse, Jeanne, se marie avec Charles de Rochefort de Saint-Angel (?-1672), baron, puis marquis de Théobon et apporte en dot, 60000 livres et la seigneurie de Théobon.
Je n'ai pas trouvé comment la propriété est arrivée entre les mains de Sarran d'Essenault, baron d'Issan et de sa veuve Marguerite de Lalanne. Mais, celui-ci rasa la forteresse médiévale pour faire construire à sa place le château actuel, entouré de douves. Sur l'entrée principale est toujours inscrit « Regum mensis arisque deorum » (Pour la table des rois et l'autel des dieux).
En 1644, sa veuve fait clore le domaine d'un mur et achète en même temps un pré enclavé dans le domaine pour la somme de 1800 livres afin d'avoir une propriété d'un seul tenant.
Le nom d'Issan apparaît pour la première fois à ce moment, il s'agit en fait de la contraction du nom de famille d'Essenault.
Le 5 février 1674, Marie d'Essenault (1655-1729), fille de Sarran d'Essenault (héritier du précédent) et de Jacquette de Lauretan, épouse Joseph Henri de Candale de Foix (1647-1682).
Le fils aîné issu de cette union, Léon de Foix-Candale (1674-1739), baron de Doazit et d'Issan, maire de Bordeaux, réclama à Dame Pétronille de Largeteau, sa tante, le 6 mars 1719 les 2/3 tiers de la baronnie en raison du droit coutumier.
A cette époque, le château d'Issan est déjà une propriété connue et exporte sa production vers l'étranger. Le domaine est cité dans une correspondance de 1723 entre J. Bruneval, négociant bordelais et Henry Powell, sommelier du Prince de Galles, futur George II (1683-1760).
Le 28 mars 1729, le partage de la propriété est effectué entre Léon de Foix-Candale et Léonard-Antoine de Castelnau d'Essenault, baron de Cadillac. Le vignoble du futur château d'Issan possède alors une taille de 8 hectares.
En 1745, le domaine est classé sous le nom de Candalle et de Dessenault comme 2ème cru de Margaux par Jullien.
Le 17 décembre 1748, Charles de Gascq (1705-?) achète une partie des terres (50 hectares environ) de la seigneurie de Théobon appartenant à la famille de Foix-Candale. Cet achat adjoint aux terres déjà possédée par la famille de Gascq à Cantenac prendra le nom de château de Gascq (futur château Palmer).
Le 16 mai 1755, Joseph de Castelnau d'Essenault, conseiller au Parlement de Bordeaux, rachète moyennant 15000 livres le tiers du domaine, propriété du marquis de Candale, son cousin. Avant 1776, le vin sera commercialisé sous le nom de Château de Candale.
Labadie, dans sa nomenclature des domaines de la Guyenne établie pour Monsieur Dupré de Saint-Maur en 1776, classera le Château de Candale en deuxième position de la commune de Cantenac avec une valeur de 750 à 800 livres le tonneau, à égalité avec Kirwan et derrière Gorse (devenu depuis Brane Cantenac, 850 à 900 livres).
En 1787, Thomas Jefferson cite Candale comme vin de troisième catégorie.
A la Révolution française, le domaine est saisi. François Henry de Foix-Candale (1758-1822) émigre en 1792.
Le 12 août 1796, Marguerite Pauline de Foix-Candale (1752-1825) rachète les ¾ du domaine à l'état moyennant la somme de 131025 livres, le quart restant lui étant restitué comme propriété commune avec ses sœurs Euphrosine (1768-1856) et Marie-Anne (1760-1798).
Le 25 septembre 1796, Josué Dubernet, négociant, devient régisseur du domaine pour 9 ans.
Le 24 juin 1824, Jean-Baptiste Joachim Duluc (1791-?) rachète le domaine d'Issan à Euphrosine et Marguerite Pauline de Foix-Candale pour la somme de 114000 francs. Il engagera de nombreux travaux pour améliorer le vignoble et revendra la propriété avec une forte plus-value à Monsieur Joaquim Blanchy (?-1859), directeur de la Maison Blanchy & Cie, en 1850 pour la somme de 350000 francs.
Lors du classement de 1855, le domaine est classé Troisième cru.
En 1859, Joaquim Blanchy décède et ses héritiers prennent la direction du domaine. Celui-ci est estimé à cette époque pour la somme de 470000 francs.
En 1866, la propriété change de nouveau de main, les héritiers de Blanchy revendent le domaine pour la somme de 790000 francs à la société de Gustave Roy et Berger frères qui achèteront la même année Brane-Cantenac. Le domaine possède alors un vignoble de 45 hectares pour une superficie de 120 hectares.
En 1872, Gustave Roy fait construire un cuvier de vinification par l'architecte bordelais Ernest Minvielle (1835-1914) et surtout replantera le vignoble après le phylloxéra, en utilisant le porte-greffe Riparia et en privilégiant les cépages Cabernet-sauvignon et Merlot.
En 1914, la propriété est rachetée par Monsieur Grange, propriétaire à l'époque de Château Giscours, pour la somme de 800000 francs. La première guerre mondiale suivie de la crise économique des années 1930 va voir le domaine périclité et durant la deuxième guerre mondiale, toujours possession de Grange et Cie, le château sera occupé par les allemands.
En avril 1945, Emmanuel Cruse (1892-1968) rachète la propriété pour la somme de 5 millions d'anciens francs à la société Grange et Cie, il ne reste alors plus que 2 hectares de vigne en production.
Débute alors une période de replantation de la vigne (13 hectares) lors des années 1950.
A partir de 1956, la restauration du château débute. Au milieu des années 1960, la superficie du vignoble atteint 30 hectares.
A compter de 1972, la mise en bouteille s'effectue au château et non plus à Bordeaux.
En 1973, les chais sont rénovés.
En 1988, les chais voient leur superficie doublée et à compter de 1989, les cuves de fermentation sont en inox. La même année, Lionel Cruse cesse ses activités de négoce pour se consacrer uniquement au château d’Issan.
A compter de 1995, l’oenologue conseil est Eric Boissenot.
En 1996, un programme de densification du vignoble débute pour porter la densité de plantation à 9000 pieds par hectare.
Le domaine est géré jusqu'en janvier 1998 par Lionel Cruse (1929-2013), la direction est reprise par Emmanuel Cruse et le responsable technique est Eric Pellon.
En 2000, un nouveau chai à barriques est construit.
En 2002, le cuvier est adapté pour permettre une vinification parcellaire.
En 2010, après avoir été grêlé deux fois, le domaine s'est équipé d'un canon antigrêle.
Château d'Issan étant toujours la propriété de la famille Cruse, le capital se réparti entre Roland Cruse et ses héritiers, d'une part et Lionel Cruse et ses descendants à parts égales.
En février 2012, Jacky Lorenzetti, propriétaire de la société Ovalto détenant le château Lilian Ladouys et le château Pédesclaux, reprend la participation de 50 % de la branche familiale de Roland Cruse.
Emmanuel Cruse, fils de Lionel Cruse, qui conseillait depuis 2011 Jacky Lorenzetti pour la promotion et la vente de ses vins auprès du négoce bordelais est nommé directeur général des châteaux d’Issan, Pédesclaux et Lilian Ladouys.
Le millésime 2015 voit l’étiquette du domaine modifiée.
Le 21 avril 2020, le château d’Issan annonce le rachat de six hectares du vignoble du château Pontac-Lynch et la prise en fermage de 1,5 hectare sur les 8 hectares de vignoble en appellation Margaux du domaine.

Les vins :
Vendanges manuelles.
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Élevage de 18 mois en fût de chêne (50 % neuf).
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Le second vin du domaine porte le nom de : Blason d'Issan.
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Il est également produit un vin en appellation Haut-Médoc appelé : le Haut-Médoc d'Issan et un vin en appellation Bordeaux supérieur : Moulin d'Issan.
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Château de Candale † : Vin produit en appellation Haut-Médoc. La requalification en 2008 d'une partie du vignoble (10 ha) en AOC Margaux a entraîné sa disparition.
Dernière modification: 21 Avril 2020
Éditeurs: Sylvain Torchet
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