Monthélie

Présentation :
Appellation communale de la Côte de Beaune située au sud-ouest de Beaune et au nord de Meursault sur la D973 entre Auxey-Duresses à l'est et Volnay à l'ouest.
Le vignoble disposé comme un fer à cheval s’étend sur la pente du « coteau de Volnay » au sol de calcaire caillouteux avec de l’argile et dans la vallée d’Auxey-Duresses sur un sol marno-calcaire en haut de coteau et calcaire en bas de pente avec une exposition au sud et au sud-est à une altitude comprise entre 230 mètres et 370 mètres.
Les vignes blanches de l'appellation sont principalement plantées en limite de l'appellation Meursault.
Le climat est de type océanique avec une influence continentale et méridionale.
Particularité, l’appellation prend un accent aigu alors que le nom de la commune n’en prend pas.

Histoire :
Vers 1076, Hugues, vicomte de Beaune et héritier d'Eudes (965-?), vicomte de Beaune donne à l'abbaye de Cluny, la pôtée de Montelie.
En 1199, Alix de Vergy (1182-1251) lors de son mariage avec Eudes III (1166-1218), duc de Bourgogne apporte dans sa dot, entre autre, un domaine de Monthelie, propriété de sa famille.
Dès le 14ème siècle, la Bourgogne exporte des vins nommés Pinot vermeil vers Bruges, ce sont des vins rouges peu tanniques et capiteux capables de voyager.
Au 16ème siècle, il est probable que la terre de Monthelie soit aliénée par l’abbaye de Cluny puisque l’on retrouve vers 1560, la famille Maugeard comme seigneur de Monthelie puis vers 1570 la famille du Blé d'Uxelles.
La seigneurie passera ensuite à la famille de Beringhen après le mariage en 1646 d’Anne Jeanne du Blé d’Uxelles (1620-1676) avec Henri de Beringhen (1603-1692), puis à Henry-Camille de Beringhen (1693-1770), marquis de Châteauneuf et d'Uxelles, comte du Plessis-Bertrand, premier écuyer du roi à compter de 1724, lieutenant général du gouvernement de Bourgogne et gouverneur de Châlons sur Saône.
En 1722 l'apothicaire beaunois François Fromageot-Perrier acquiert en partie la seigneurie de Monthelie, le solde étant la possession du roi Louis XV (1710-1775).
Le 24 avril 1723, Jeanne Fromageot (1701-1790), fille de François Fromageot épouse François Brunet d'Antheuil (1675-1761), écuyer, secrétaire du Roi près le Parlement de Grenoble et lui apporte en dot la seigneurie de Monthelie.
Au 19ème siècle, une partie des vins produits sont commercialisés sous l'étiquette Pommard ou Volnay, le reste étant commercialisé comme Passe-tout-grains, le vignoble en bas de pente du coteau de Volnay étant alors planté en cépage Gamay.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus idnique que Monthelie possède quelques coteaux qui fournissent des vins fins de l'espèce et de la qualité de ceux des secondes cuvées de Volnay, le reste du vignoble produisant des bons vins d'ordinaire de première et de seconde qualité.
En 1831, la superficie du vignoble est de 180 hectares (à peu près moitié Gamay, moitié Pinot noir).
En 1855 dans Histoire et Statistique de la Vigne des Grands Vins de la Côte d'Or, Jean Lavallé indique que les vins de Monthélie valent les trois quarts de ceux de Volnay. Le rendement moyen à l’hectare est alors d’environ 27 hectolitres.
En 1860, le Comité d’agriculture de l’arrondissement de Beaune établi un classement des climats de Bourgogne et retient six climats de Monthelie produisant des vins de première classe:
Le château-Gaillard, Le Cas-Rougeot, Les Champs-Fulliot, Le Clos Gauthey, Le Meix-Molnot (fusionné vers 1930 avec le Clos Gauthey), La Taupine.
Le 31 juillet 1937 un décret défini l’appellation d’origine contrôlée Monthélie, publié le 11 août 1937 au Journal Officiel, avec une superficie de 80 hectares. L’encépagement prévu est pour les vins blancs : le Chardonnay et le Pinot blanc ; pour les vins rouges, le cépage Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 178 g/L (196 g/L si ajout du nom d’un climat), le degré alcoolique minimale des vins est de 10,5 ° (11,5 ° si mention d’un climat) et le rendement maximal autorisé est fixé à 35 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 14 octobre 1943, un décret défini l’appellation premier cru avec des conditions plus restrictives que pour l’appellation communale pour des vins issus des climats sélectionnés par le Comité nationale des origines le 13 juin 1939.
La mention premier cru est accordée à des vins possédant pour les vins blancs une richesse minimale en sucre des moûts de 196 g/L et un degré alcoolique minimum de 11,5 °, pour les vins rouges, une richesse minimale en sucre des moûts de 196 g/L et un degré alcoolique minimum de 11 °. Le rendement maximal étant fixé à 32 hL/ha. Les vins de l’appellation communale devant avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 187 g/L (11 ° de titre alcoolique minimum) pour les vins blancs et de 189 g/L (10,5 ° de titre alcoolique minimum) pour les vins rouges.
En 2009, la superficie en production de l’appellation Monthélie est de 151 hectares dont 31 hectares premier cru pour une production totale de 4750 hectolitres (600 hectolitres en vin blanc).

Les vins :

La production de l'appellation se fait essentiellement en rouge (environ 90 %).



Monthélie blanc :
La production de vin blanc est relativement confidentielle (8 à 10 % de la production totale).
Vin à la robe dorée avec des arômes d'agrumes (citron vert), de fleurs blanches (aubépine), de fruits (amande fraîche, coing, mirabelle, noisette fraîche, pèche, pomme) avec des notes vanillées.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 3 à 6 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Monthélie rouge :
La dénomination Monthélie Côte de Beaune est réservée aux vins rouges.
Vin velouté à la robe rubis présentant des arômes de fleurs (pivoine, violette) et de petits fruits (cassis, cerise, framboise, myrtille) évoluant avec le temps vers des notes d'épices (poivre) et de sous-bois.
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 8 à 12 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 9000 pieds/ha.

L'irrigation est interdite.

Monthélie blanc :

Encépagement : Chardonnay, Pinot blanc.

Rendement visé : 57 hl/ha.

Rendement butoir : 64 hL/ha.

Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Enrichissement : Autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 13,5 %.

Utilisation de morceaux de bois : Interdit.

Teneur maximale en sucres résiduels : 3 g/L.

Élevage au minimum jusqu’au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.

Monthélie rouge :

Encépagement : Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.

Rendement visé : 50 hl/ha.

Rendement butoir : 58 hL/ha.

Richesse minimale en sucre des moûts : 180 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10.5 %.

Enrichissement : Autorisé.

La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.

Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 13,5 %.

Utilisation de morceaux de bois : Interdit.

Teneur maximale en sucres résiduels : 2 g/L maximum.

Élevage au minimum jusqu’au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.