Château Marquis de Terme

Présentation :
Propriété de 45 hectares située à proximité de château Durfort-Vivens, château Ferrière et château Rauzan-Gassies à une trentaine de kilomètres de Bordeaux.
Le vignoble de 44 hectares (55% Cabernet-sauvignon, 35% Merlot, 7% Petit verdot, 3% Cabernet franc) est disposé sur un sol de graves sableuse avec des poches argileuses.
Ce vignoble installé sur les communes de Cantenac et de Margaux se compose d'une parcelle principale située à proximité de château Lascombes sur le plateau de Margaux (19,5 hectares sur graves avec poche d'argile), d'une parcelle sur le plateau de Cantenac à proximité de la départementale 2 (9 hectares sur graves argileuses), d'une parcelle de 5,5 hectares autour du château (graves sableuses) et de 4 hectares au lieu-dit Aux Gondats à Margaux qui étaient des palus situés à proximité des plaines de château Margaux (graves et sable noir) et des 5,83 hectares du château Marojallia absorbé en 2023.

Histoire :
L’histoire de ce domaine remonte à Pierre des Mesures de Rauzan (?-1692) qui acheta le titre (et le vignoble) de la maison noble de Gassies qui appartenait à Alexandre De Gascq le 7 septembre 1661.
A son décès en 1692, la seigneurie sera répartie entre ses héritiers. Sa fille Thérèse (1672-?) hérite du vignoble de Pauillac (futur Château Pichon Longueville) et ses trois fils (Jude Jean, Simon et Simon Jude) se partagent les terres situées à Margaux.
Simon Jude des Mesures de Rauzan (1669-1745?), bourgeois et marchand épouse le 21 octobre 1692 Marie Desmirail, fille de Jean Desmirail (1642-1742), dont un petit fils, Jean-Baptiste, avocat et président au parlement de Bordeaux épousera en 1741 Marguerite Rauzan du Ribail (1712-1801) et recevra en dot 14 hectares de terrains qui deviendront le château Desmirail.
Le 12 avril 1721, Simon Jude des Mesures de Rauzan achète pour la somme de 33000 livres la charge de conseiller à la Cour des Aides.
Le 4 mars 1723 ou le 6 avril 1723 Jean Baptiste des Mesures de Rauzan (1693-1780), écuyer, seigneur de Rauzan et de Gassies et fils aîné de Simon Jude, épouse Catherine Jacquette Ledoulx (1707-1788), fille de Philippe de Ledoulx (1662-1739), écuyer, seigneur baron de Sainte-Croix, avocat au parlement et Jurat de Bordeaux à compter de 1696, elle lui apporte une dot de 20000 livres garantie sur les biens de son frère Pierre Ledoulx, écuyer et avocat au parlement de Bordeaux.
Le 22 janvier 1729, Simon Jude des Mesures de Rauzan épouse en troisième noces Marie Ledoux (1679-1745), dernière fille de Philippe de Ledoulx.
Suite à ce mariage, après s’y être opposé, Jean Baptiste des Mesures de Rauzan reçoit, entre autre, l’ensemble des biens de son père situés à Margaux (sauf la vaisselle d’argent).
Le 16 décembre 1762, Elisabeth Ledoulx d'Emplet (1731-?) fille de Pierre Ledoulx d’Emplet et nièce de Catherine Jacquette Ledoulx, épouse François de Peguilhan de Larboust de Thermes (1725-1794), marquis, chevalier de Saint-Louis et capitaine au régiment de Noailles. Elle apporte en dot, une trentaine d’hectares de terre qui deviendront le château Marquis de Thermes. Le couple n’aura pas d’enfant.
En 1776, dans sa nomenclature des domaines de la Guyenne à l'attention de Dupré de Saint-Maur,intendant général, Labadie, courtier en vins, classe le domaine de Madame de Therme au troisième rang de la commune à égalité avec château Pouget, avec un prix de 600 à 625 livres le tonneau, le premier cru de la commune étant le cru de Gorse (devenu depuis Brane-Cantenac) avec une valeur comprise entre 850 et 900 livres le tonneau.
En 1787, Thomas Jefferson visite le domaine.
Le 27 décembre 1791, Jean-Joseph de Guyonnet de Monbalen (1714- ), conseiller au parlement de Bordeaux depuis le 22 mars 1737, époux de Marie Angélique de Rolland puis de Marie-Anne Jeanne de Bazin (1746-1828) depuis le 20 juin 1745, rachète le domaine d’Amplet ou d’Emplet et son vignoble pour la somme de 114000 livres.
Jean-Joseph de Guyonnet de Monbalen va émigrer et le 3 juillet 1795 (15 messidor an 3), le domaine d’Amplet ou Emplet, estimé à 197086 livres dont est vendu en 6 lots achetés par les mêmes enchérisseurs : François Duprada (1760-1838) et Larcher, fabricants de tabacs à Bordeaux, pour la somme de 462000 livres. La propriété se compose alors de 32,29 journaux de vignes soit environ 10,36 hectares.
En 1802, François Duparda achète quatre hectares de vignoble supplémentaires au lieu-dit Cordet à Arsac à un dénommé Grimard.
En 1803, François Duprada complète son domaine avec l’achat de deux parcelles de vignes appartenant au château Lagurgue (autrefois prieuré de la paroisse de Margaux) acheté par Samuel Charles Joseph Paul Peixotto De Beaulieu (1741-1805), banquier, en 1791.
Le 17 septembre 1805 (30 fructidor an 13), François Duprada vend le domaine d’Amplet ou Emplet à Elie Duprat.
Le 8 avril 1809, le domaine d’Amplet devenu de Léoville dans l’acte notarié est vendu par Elie Duprat, en partie ou en totalité (voir la suite), à Halvor Oscar Sollberg (1765-1851?), négociant suédois et consul de Norvège ayant fait fortune à Bordeaux, pour la somme de 32000 francs.
En même temps qu'il achète le domaine, il rachète deux autres domaines au voisinage : le domaine de l'Isle à Nephtali Lattard de Roze (1757-1833) et le domaine Sibille en 1813 (3,5 hectares pour la somme de 3200 francs) ainsi que quelques autres parcelles.
Il refond l'ensemble en un seul domaine qu’il baptise château Marquis de Termes. La superficie atteint alors environ 45 hectares et le vignoble est réparti sur les communes de Margaux, Arsac, Avensan, Cantenac et Soussans.
Celui-ci a épousé Henriette Hache (1787-?) le 26 mars 1801.
Le 8 août 1811, Halvorous Sollberg cède à Gabriel Ferrière (1747-1828), propriétaire du château éponyme, une parcelle de terrain.
En 1814, Gabrielle Hache demande le divorce, la procédure va durer plusieurs années. Le 8 mai 1816, le divorce est de nouveau interdit (loi Bonald, valable jusque 1884) mais elle obtient du tribunal de Bordeaux, la séparation de corps et de biens.
En 1817, Halvor Oscar Solberg disparaît tandis que Thomas Feuillerat (1799-1875) serait le régisseur du domaine.
En 1822, un premier jugement du tribunal civil de Bordeaux constate l’absence de Halvor Oscar Sollberg.
En 1824, Wilhem Franck dans la première édition de son traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges et blancs parle de deux propriétés : Madame Determe et Marquis de Terme.
Le 8 février 1828, le tribunal confirme la séparation de corps et de bien et la possession du domaine à Henriette Hache-Solberg.
Le 27 août 1831, le domaine du marquis de Termes est affermé à Alvardus Oscar Solberg pour une durée de 5 années.
Le 5 mars 1832, Halvardus Oscar Solberg (1811-?), seul fils du couple épouse Louise-Élisabeth-Célestine Cabanes (1811-?).
Le 30 janvier 1834, le domaine de 49 hectares est saisi à la requête de Marie Gombaud, veuve de Guillaume Laurent, entrepreneur de travaux de culture et marchand de bois.
Le 7 août 1834, Alexandre Mac Daniel (1781-?), négociant des Chartrons, achète pour la somme de 72700 francs (mise à prix 20000 francs) le domaine au tribunal civil de Bordeaux.
Le 10 janvier 1844, Alexandre Mac Daniel n’ayant pas réglé la totalité de la somme, le domaine est remis en vente au profit de Marie Gombaud avec une mise à prix de 25000 francs.
Alexandre Mac Daniel a probablement terminé de payer Marie Gombaud puisque le 31 mars 1845, Halvardus Oscar Solberg rachète à Alexandre Mac Daniel le domaine pour la somme de 105000 francs. Henriette Sollberg et Halvardus Oscar, également négociant en vins au quai des Chartrons à Bordeaux, peuvent revenir au domaine où le régisseur est toujours Thomas Feuillerat qui de son côté a commencé à créer un vignoble du nom de Domaine de Gondats. La superficie du château Marquis de Terme est alors de 45 hectares. L’encépagement du domaine est en Cabernet franc, Cabernet-sauvignon et Petit verdot.
En 1855, le domaine est classé quatrième cru du Médoc.
Le 18 février 1863, Halvor Oscar Sollberg cède sa charge de courtier de marchandises à Jules-Antoine Vermeil.
En 1870, Jean Feuillerat (1843-1904) succède à son père comme régisseur du domaine Marquis de terme et homme d’affaires de monsieur Solberg.
Le domaine sera administré par la famille Sollberg jusqu'en 1886.
De nouveau en difficulté financière, le domaine sera vendu aux enchères le 23 février 1886 au tribunal de Bordeaux avec une mise à prix de 80000 francs. Le domaine possède alors une superficie de 68 hectares dont 30 hectares de vigne (7 hectares en palus). Le 25 mars 1886, Frédéric Eschenauer (1834-1899), négociant et fils de Louis le fondateur de la firme de négoce, grand ami de Jean Feuillerat (1843-1904), régisseur du domaine achète le domaine Marquis de Termes aux enchères.
Frédéric Eschenauer restera le propriétaire jusqu'au 4 mai 1898 lorsqu'il revendra le domaine à Jean Feuillerat qui a enfin réuni le capital nécessaire au rachat (218000 francs). Celui-ci est par ailleurs propriétaire à l'époque du Domaine des Gondats et d'autres crus comme le cru Marian, le château Pontac-Lynch ou le Terrefort de château la Tour de Bessan.
Armand Feuillerat (1866-1934), futur président du syndicat des vignobles de Margaux (créé en 1920), succédera à son père en 1906 à la tête du domaine après un partage avec son frère Alexandre Jean Michel René Feuillerat (1879-1946).
Le 23 novembre 1907, Armand Feuillerat dépose auprès du greffe du Tribunal de commerce de Bordeaux, la marque Léoville-Cantenac qui entraîne une procédure devant le tribunal civil de Bordeaux par les propriétaires de Léoville-Barton, Léoville las Cases et Léoville-Poyferré. Procédure conclue en appel le 12 décembre 1910 par une interdiction d’utilisation.
Le 20 janvier 1913, Armand Feuillerat achète pour la somme de 63000 francs un autre cru classé voisin de château Marquis de Terme, le château Ferrière.
Le domaine du marquis de Terme restera dans la famille Feuillerat jusqu'au 16 mai 1935 et la vente aux enchères pour raison de succession du domaine de 76 hectares (mise à prix : 149450 francs). L’acheteur est Pierre Sénéclauze (1903-1977), négociant en vin d’Oran spécialisé dans les vins d'Algérie, il paye la somme de 149500 francs plus 12487 francs de frais pour le domaine sans les meubles, ceux-ci étant vendus le 11 août suivant.
En 1935, Alexandre Tolo (1899-?), en remplacement de Daniel Cazes, devient le maître de chai du domaine.
Depuis le domaine est resté dans la famille Sénéclauze. De nos jours, ce sont ses enfants qui dirigent le domaine.
En 1974, Jean-Pierre Hugon succède à Alexandre Tolo à la direction technique du domaine.
En 1981, un chai de première année est inauguré.
En 1996, le chai est rénové.
En 1999, le cuvier est rénové avec l’installation de cuves thermo-régulées.
En 2003, la superficie du vignoble est de 38 hectares.
Le domaine fut dirigé durant 35 années par Jean-Pierre Hugon. Il est remplacé depuis 2009 par Ludovic David.
Chef de culture David Houdet, maître de chai : Julien Brahmi.
Le 30 mars 2023, le château Marquis de Terme officialise le rachat des Domaines Porcheron propriétaires du château Marojallia (fondé en 1999 en association avec Muriel Andraud, Jean-Luc et Muriel Thunevin et dont le « château » est l’ancienne maison de Bernard Ginestet) avec un vignoble de 6 hectares (intégré au vignoble du château Marquis de Terme), du château Bouqueyran (Moulis, vignoble de 13 hectares) et de l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux.
En juillet 2024, Paloma Sénéclauze prend la direction du domaine en remplacement de Ludovic David.
En septembre 2025, Sébastien Esquerre devient directeur technique du domaine.

Rouge :
Densité moyenne de plantation : 10000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 47 hl/ha.
Pas de second vin depuis le millésime 2019.
Le second vin du domaine portait le nom de : La Couronne de Marquis de Terme.
Existe du millésime 2008 jusqu’au millésime 2018.
Auparavant, il s'est appelé Les Gondats de Marquis de Terme jusqu'au millésime 2007. Il y a eu également Terme des Gondats et Fleur de marquis de terme.
Cuvée 9 de Marquis de Terme † : création avec le millésime 2012.
Cuvée « spéciale » issue d'une vinification en fût de chêne et d'un élevage en dolias (cuve amphore de forme ovoïde).
Marquis de Terme Cuvée 1762 : Création avec le millésime 2018.
Vin issu de l’ensemble des parcelles du domaine.